Une large part du management d’Equity bank est constitué de femmes. Comment êtes-vous parvenu à un tel résultat ?
C’est la traduction du pouvoir naturel des femmes. Je mesure combien elles ont contribué à faire grandir Equity. Il va donc de soi de leur donner d’égales opportunités.
Votre clientèle aussi est majoritairement féminine…
En effet, 54% de notre clientèle est féminine. Nous avons créé des services dédiées à leurs besoins qui connaissent un grand succès. Nous apprécions d’être ainsi reconnu et avons conscience de notre responsabilité. Avec les femmes, rien n’est acquis. Nous devons être à l’écoute de leurs attentes. Comprendre quelles barrières les tiennent éloignées des services bancaires. Les femmes sont loyales avec les entreprises si celles-ci tiennent leurs promesses !
Comment promouvez-vous l’inclusion au sein d’Equity ?
Nous avons besoin des efforts de chacun, à commencer par ceux des hommes. Equity démontre surtout sa volonté par ses actions. Par exemple, pour le programme de soutien scolaire « Wings to fly » qui touche près de 40 000 jeunes, nous veillons à une parité stricte filles-garçons. Je regrette toutefois que pour les candidatures internes, par exemple, il y ait toujours un déficit de femmes.
D’où cela vient-il selon vous ?
Les femmes, parfois, manquent d’audace. Même si elles correspondent presque exactement à un poste, elles hésitent à postuler. Un homme aura moins de scrupules même s’il ne remplit pas tous les critères. C’est une question que l’on doit régler par des efforts au sein de l’entreprise et même la loi s’il le faut. Regardez l’exemple du Kenya qui impose 30% de femmes dans les conseils d’administration. Cela marche ! Regardez aussi le Rwanda et l’effort énorme de parité fait au sein de leur gouvernement.
Quel rôle doivent jouer les femmes en Afrique?
Elles ont une énorme puissance personnelle. Elles élèvent chaque enfant de ce continent et assurent une part disproportionnellement élevée des tâches du foyer. Il est inconcevable de leur dénier des opportunités égales. Chaque citoyen doit être un avocat de cette cause. Les femmes le méritent. C’est le sens par exemple de l’action de notre fondation. En partenariat avec Mastercard, nous avons donné une éducation financière de 11 semaines à 2 millions de femmes. Cela renforce leurs compétences et change leur vie. Au total, nous voulons toucher 8 millions de femmes en cinq ans. Ce combat est juste.
Pourquoi y a-t-il encore aujourd’hui si peu de femmes PDG de grands groupes africains ?
Cette situation reflète des pratiques du passé qui diminuaient les opportunités pour les filles, à l’école notamment. Cela doit changer radicalement. Nous devons mener des politiques afin de pousser les femmes au sommet. Cela passe d’abord par l’accès égal à l’éducation. Il est inconcevable que dans certains cas, celle-ci soit encore réservée aux garçons.